« Pas simplement un mot ou pire une chose, le visage interpelle le regard que chacun porte sur lui-même mais aussi sur l’autre…

LE VISAGE n’est pas l’assemblage d’un nez, d’un front, d’yeux etc. Il est tout cela certes, mais prend la signification d’un visage par la dimension qu’il ouvre dans la perception d’un être. Par le visage, l’être n’est pas seulement enfermé dans sa forme et offert à la main – il est ouvert, s’installe en profondeur et, dans cette ouverture, se présente en quelque manière personnellement. Le visage est un mode irréductible selon lequel l’être se présente dans son identité. Les choses, c’est ce qui se présente jamais personnellement et en fin de compte, n’a pas d’identité. A la chose s’applique la violence. Elle en dispose, elle la saisit. Les choses donnent prise, elle n’offrent pas de visage. Ce sont des êtres sans visage. »Totalité et infini (1971)